Le Fils de Dieu m'a aimé et s’est livré lui-même pour moi

« Le Fils de Dieu m'a aimé et s’est livré lui-même pour moi. » Galates 2. 20
LA MAIN BLESSÉE

Deux ans après son mariage, William D. avait perdu sa femme et son petit garçon. Fou de chagrin, il tenait Dieu pour responsable de tous ses malheurs. Dix ans s'étaient écoulés dans l'amertume et la solitude.

Mais un jour, une maison du village prit feu. Alors qu'on sortait de l'incendie la vieille femme qui l'habitait, on entendit une voix d'enfant crier au secours. Dans l'émotion générale on avait oublié que la grand-mère vivait là avec son petit fils, un orphelin de sept ans. Il apparut à la fenêtre de sa mansarde en appelant à l'aide. Comment le sauver ? L'escalier de bois s'était déjà effondré. Le feu gagnait le toit. Chacun se regardait avec angoisse. Tout à coup William se précipita au milieu des flammes et s'accrochant au tuyau de fer il monta le long de la façade, parvint à saisir l'enfant et se laissant glisser à terre il arriva sain et sauf avec son précieux fardeau, salué par les applaudissements de tous. L'instant suivant, les murs s'écroulaient dans une gerbe d'étincelles. Le petit Richard n'avait aucun mal mais la main de William était horriblement brûlée : après des mois de soins les blessures guérirent mais laissèrent d'affreuses cicatrices.

La grand-mère ne se remit jamais et mourut bientôt. Que faire de Richard ? M. et Mme Martin, personnes très respectées du village proposèrent de l'adopter. William en fit également la demande. On réunit un comité de notables pour savoir à qui confier l'enfant. Quand chacun eut exprimé son opinion, on donna la parole aux intéressés avant de passer au vote : les Martin dirent qu'ils avaient perdu leur unique enfant et souhaitaient que Richard prenne sa place. Ils l'élèveraient pieusement, ce qui serait préférable aux conversations d'un athée. D'ailleurs l'enfant avait besoin des soins d'une mère et ils sauraient l'entourer d'affection. Quand ce fut au tour de William : "Je n'ai qu'un seul argument, dit-il, le voici" et, ôtant le gant qui la cachait, il montra sa main blessée. À cette vue, un grand silence se fit, puis sous les applaudissements, il emporta les suffrages. "Quelles que soient ses opinions, William a un droit sur l'enfant, en raison de ce qu'il a souffert pour lui", conclut l'un des notables.

Ainsi commença une nouvelle vie pour William et Richard : l'un déversait sur l'orphelin tout son trop plein de tendresse, l'autre ne se lassait jamais d'entendre raconter l'histoire de son sauvetage et la vue de la main mutilée augmentait son amour. "Je ne serai jamais l'enfant des Martin, papa ?

— Non, mon petit, tu es à moi."

Un été, ils visitèrent une exposition de peintures. Le garçon tomba en contemplation devant un tableau qui représentait le Seigneur Jésus reprochant à son disciple Thomas son incrédulité. « AVANCE TON DOIGT ET REGARDE MES MAINS » Jean 20. 27 en était l'inscription.

"Raconte-moi cette histoire.

— Non, pas celle-ci, je n'y crois pas.

— Oh, je t'en prie, raconte-la-moi quand même !"

Comme William parlait, Richard très impressionné s'écria : "C'est exactement comme toi et moi ! Quand M. Martin voulait m'avoir, tu as montré ta main. Lorsque Thomas a vu les blessures aux mains de Jésus, peut-être a-t-il compris qu'il lui appartenait ?

— Je le suppose.

— Jésus paraissait si triste, je pense que c'était parce que Thomas n'a pas cru tout de suite. C'était honteux de ne pas croire que Jésus était mort pour lui. Quand on m'a parlé de toi et du feu, cela aurait été mal que je ne crois pas que tu m'as sauvé, dis, papa ?

— Oui, sans doute.

— Si j'avais douté de toi, est-ce que j'aurais dû être l'enfant des Martin ?

— Mais non, voyons, que tu l'aies cru ou non, tu aurais été avec moi car je t'ai sauvé ! répondit William presque fâché.

— Moi, j'ai cru tout de suite en voyant ta main, ajouta Richard doucement."

Ce soir-là, le père dut répéter l'histoire de Thomas à son petit garçon avide de l'entendre. "Thomas doit avoir bien regretté d'avoir rendu Jésus si triste. Je n'aime pas beaucoup Thomas, et toi ?"

Sur cette question l'enfant s'endormit. Mais pour William commença une nuit agitée. Il rêva : un visage plein de tendresse et de tristesse se penchait sur lui, puis Richard en voyant sa main mutilée se détournait de lui. Il se réveilla angoissé. Il se rendormit et rêva encore que quelqu'un montrait une main blessée et suppliait : "Je n'ai qu'un seul argument : Avance ton doigt ici et regarde mes mains". Alors qu'il allait céder, il ouvrit les yeux.

William ne put oublier ni le tableau ni son rêve. Son cœur avait été touché par l'amour de son petit garçon. Il reconnaissait honnêtement que l'argument qu'il avait avancé pour prouver que Richard lui appartenait se retournait contre lui quand il niait le droit des mains divines, blessées pour lui. Il se mit à lire la Bible et peu à peu son cœur devint comme celui de son enfant, il reconnut qu'il appartenait au Sauveur qui avait été blessé pour ses péchés.

Acceptant enfin le salut par la croix, il put chanter ces paroles :

« Blessé pour moi, blessé pour moi,

Oui sur la croix il fut blessé pour moi,

Tous mes péchés devant Dieu ne sont plus

Car à ma place fut blessé Jésus. »

« On lui dira : Quelles sont ces blessures à tes mains ? et il dira : celles dont j'ai été blessé dans la maison de mes amis. » Zacharie 13
« ILS ONT PERCÉ MES MAINS ET MES PIEDS. » Psaume 22

« VOYEZ MES MAINS et mes pieds — que c'est moi-même. » Luc 24 dit Jésus à ses disciples le soir de sa résurrection. Thomas est absent. Aussi le dimanche suivant le Seigneur s'adresse-t-il plus spécialement à lui (c'est comme s'il te le disait à toi personnellement) : « Avance ton doigt ici et regarde mes mains ; avance aussi ta main et mets-la dans mon côté ; et ne sois pas incrédule mais croyant. » As-tu répondu comme Thomas : « MON Seigneur et MON Dieu ! Jésus lui dit : Parce que tu m'as vu tu as cru ; bienheureux ceux qui n'ont point vu et qui ont cru. » Jean 20. 29

Pense à ses mains crucifiées, déchirées par les clous, témoignage de ce qu'Il a enduré pour toi. Pense aussi à Ses mains de ressuscité : ô merveilleuse grâce ! Pour la vie future, parfaite, dans son corps glorieux, Il a voulu garder éternellement les blessures de son humanité ! Ces marques de sa souffrance ne sont-elles pas le gage éternel de son amour ?

Souviens-toi toujours que c'est pour toi qu'il a souffert et qu'il est mort ! Il t'aime, lui, et te dit :

« JE NE T'OUBLIERAI PAS. VOICI JE T'AI GRAVÉ SUR LES PAUMES DE MES MAINS. » Ésaïe 49. 15

Publié le 20.03.1987


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